Obsession upcycling : l’héritage riche du vintage dans la culture skate
Les marques de skate nées dans les années 90 sont parmi les plus recherchées sur le marché de la seconde main. i-D France a mis en image ces archives que les connaisseurs continuent de s’arracher.
Courtesy of Dan Boulton
De Reel à World Industries en passant par Toy Machine, Hook Ups ou Birdhouse, les marques de skate nées dans les années 90 sont parmi les plus recherchées sur le marché de la seconde main. Malgré l’explosion du streetwear dans la mode mainstream et le luxe, c’est aux racines que les skaters continuent d’aller chercher, remontant aux origines des vêtements nés en parallèle de l’histoire du skate.



Drew Heifetz, ancien skater et propriétaire du shop vintage canadien F as in Frank, l’explique par l’aura que portent encore ces pièces aujourd’hui. « Le skate a connu un boom énorme dans les années 90. Des tricks au graphisme en passant par le marketing, tout était nouveau. » Avec sont nées des centaines de marques, souvent pensées par et pour les skaters en marge de la mode mainstream. Ce qu’ils recherchent encore aujourd’hui, c’est la qualité originelle, le détail, la réflexion à la fois pratique et esthétique. Mais aussi tout ce qui montre qu’un vêtement a vécu : le délavage, l’usure, la texture.



« Le vintage permet l’individualité. » analyse Drew Heifetz. « Il permet d’incarner une époque, de se raconter à travers le vêtement. Et montre qu’on s’intéresse à l’histoire. » Associé avec la prise de conscience de l’impact que la production de vêtements a sur la planète, et les marques longtemps restées des secrets d’initiés connaissent un renouveau exponentiel, qui donne un aperçu des looks qu’on pouvait croiser dans les rues à l’époque, des hoodies Black Label aux t-shirts Zoo York.



Entre temps, c’est toute la pop culture américaine qui a déteint sur la mode, du skate à la musique en passant par le cinéma. Ces influences se croisent dans les rues mais aussi sur les vêtements, avec un intérêt croissant pour l’upcycling, qui réemploie des pièces d’époques pour leur donner un traitement contemporain. Kaissan, l’un des modèles de notre série, développe son propre label d’upcycling Desir. Il mêle naturellement des pièces d’époque qui l’inspirent à ses références personnelles, qu’elles viennent de l’élégance française à l’ancienne, des films de Scorsese ou de la musique. Pour lui, comme pour beaucoup, écumer les friperies pour créer des pièces hybrides est une force de résurrection, un moyen de continuer de faire vivre la culture tout en portant son héritage vers de nouveaux horizons.



Crédits
Photographe Dan Boulton
Styliste Michelle Cameron
Directrice de casting Esther Boiteux
Talents Kaissan Ibrahima, Adam Bahsoon, Franck Otianga, Mathis Chevreux, Nima Machado & Zoe Petit
Coiffeur Jacob Kajrup
Assistante styliste Nina Rody