5 BOOKS i-D : Les “smart kids” de l’élite anglo-saxonne
i-D a sélectionné 5 beaux livres consacrés aux écoles les plus célèbres du monde anglo-saxon : l’éducation érigée en style et en art de vivre.
Courtesy of Gauthier Borsarello
Lieux de fantasme et d’influence, la “Ivy League” américaine et ses parangons britanniques, du pensionnat d’Eton aux fameux bancs d’Oxford et de Cambridge, ont nourri un véritable imaginaire collectif à travers le temps. Au delà d’un modèle de prestige, de réussite et de rigueur, passer les portes de ces lieux exclusifs, c’est découvrir la fantaisie de la “high society” anglaise et entrer dans l’ironie du rêve américain. Welcome back to school.
Take Ivy, Hayashida Teruyoshi, 1965

S’il existe une bible du style “Ivy League”, c’est sans nul doute “Take Ivy”, le livre de photographie du japonais Teruyoshi Hayashida paru en 1965. Décrit par le New York Times comme “un trésor d’initiés de la mode”, ce lookbook constitué entre 1959 et 1965 dresse un portrait sociologique et arty des “Ivy Leaguers”. Amateur de mode, Teruyoshi Hayashida a su capter le credo “casual chic” de ces étudiants à l’allure impeccable qui arpentaient les allées des campus les plus huppés de la côte Est. Une déclaration d’amour élégante et poétique à un style devenu iconique.
TAKE IVY, Hayashida Teruyoshi, 1965, première édition, 600 livres
En vente chez November Books
The Ivy League, Daniel Cappello, 2012

Ancien diplômé de Harvard, véritable étendard de la culture “Ivy”, Daniel Cappello capture dans ce livre l’esprit de l’élite américaine en déterminant ce qui la distingue. De Yale, véritable bastion du conservatisme, à la libérale et glamour Brown avec ses enfants de stars d’Hollywood, de magnats de Wall Street et de jetsetters européens, les “folkways” de chaque école y sont décrites avec légèreté et précision. Du règne des “Gentleman’s C” et des “Seven Sisters” aux premières étudiantes admises à Princeton ou Yale à la fin des années 60, ce livre offre un regard exhaustif et nuancé sur la décontraction feinte et l’insolence de la jeunesse privilégiée américaine.
The Ivy League, par Daniel Cappello, 2012, Assouline, 65 euros
En vente chez Assouline
Preppy, Cultivating Ivy Style, Jeffrey Banks et Doria de La Chapelle

Si le style “Ivy” reste l’un des apanages de l’élite américaine, le look “preppy” en est un digne héritier. Rebelle en uniforme, le “preppy” parade dans ses habits sans plis, inspiré des tailleurs J. Press ou Brooks Brothers et du chic “british” : chemise de polo, pull oxford, manteau Barbour, chaussure de voile ou sweats estampillés du nom de son école. Consacré sous la plume d’Erich Segal dans le roman “Love Story” en 1970, le “preppy” n’est plus seulement un style, c’est un véritable “lifestyle” érigé en art de vivre à la croisée des Kennedy et de Hollywood, de l’insouciance WASP et du monde moderne.
Preppy: Cultivating Ivy Style, par Jeffrey Banks et Doria de La Chapelle, préambule de Lilly Pulitzer, 2011, Rizzoli, 45 dollars
En vente chez Rizzoli
The Official Preppy Handbook, Lisa Bernbach, 1980

À chaque époque, sa bible, à chaque style, son manuel. En 1980, l’écrivaine Lisa Birnbach, pur produit de la Ivy League, publie “The Official Preppy Handbook”, un guide satirique pour pénétrer les codes du monde très privé du “prepdom”. Initialement écrit pour se moquer de la vie facile de la jeunesse “upper class”, le livre devient un best-seller, dépeignant le “preppy world” comme un milieu glamour et éduqué dont la philosophie oscillerait entre “mens sana in corpore sano” et “carpe diem”. Un manuel de référence de savoir-vivre et de bon goût qui démocratise le mode de vie “preppy” et consacre cette nouvelle élite BCBG.
The Official Preppy Handbook, par Lisa Bernabach, Broché, 1980, 64 euros
En vente sur Amazon
Ian Macdonald, Eton, 2007

Entre 2006 et 2007, le photographe britannique Ian Macdonald a pu pénétrer les portes du plus prestigieux pensionnat de l’élite anglaise en tant qu’artiste résident. Il en ressort un livre de 48 photographies en noir et blanc qui nous plonge dans une esthétique d’un autre temps où de jeunes adolescents, à la nonchalance affectée, sont photographiés dans l’intimité de leur chambre ou dans les murs de l’imposante bâtisse gothique, semblable à un cloître. Si le prestigieux rituel “etonien” se transmet de génération en génération dans le secret du huis-clos, ce livre de Ian Macdonald offre un tableau unique “de l’intérieur” et une vision marginale et de cette jeune caste où se mêle encore tradition et modernité, adolescents en queue de pie et posters de “Rocky”...
Ian MacDonald, Eton, photographie d’Ian MacDonald et texte d’Edward Dimsdale, IA, 95 dollars
En vente chez Idea
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