Riccardo Tisci et Anne Imhof prennent d’assaut le Palais de Tokyo pour une expérience inédite signée Burberry
Le directeur artistique de Burberry a invité ses proches et les fidèles de la maison à célébrer l'œuvre de l’artiste allemande, une installation déconcertante où les performers se mêlent à la foule dans une étrange procession.
Courtesy of Burberry - Stephane Feugere
Lundi soir, i-D France suivait Irina Shayk dans les couloirs du Palais de Tokyo, pour la soirée de clôture de la carte blanche de l’artiste allemande Anne Imhof, organisée par Burberry, partenaire de l’exposition. La mannequin faisait partie des amis et fidèles de la marque invités à célébrer dans l’espace dépouillé du musée, mis à nu par Anne Imhof à l’occasion de son exposition Natures Morte. D’Isabelle Huppert à Sneazzy en passant par Karidja Touré, Shay, Lala&ce et Aurélie Dupont, des générations d’artistes de tous les horizons se croisaient dans cette étrange atmosphère faite de miroirs, de rails et de grillages, en dialogue avec l’architecture des lieux.


Ouverte au printemps et déployée dans tout l’espace du Palais de Tokyo, elle s’étale comme un grand labyrinthe de verre et de graffitis, qui trace un parcours déconcertant dans ses espaces, ses vides et ses profondeurs, et au détour duquel on croise les oeuvres de l’artiste, de sa muse et collaboratrice Eliza Douglas et d’une trentaine d’artistes invités, de Géricault à Wolfgang Tillmans, Cy Twombly ou Joan Mitchell. Une exposition polyphonique qui évoque le temps, les vestiges d’un monde où se croisent solitude et collectif, vivant et non-vivant, présence et absence, rythmée par les installations et par une bande son inquiétante qui évoque le souvenir de la présence humaine.


Pour son deuxième acte, l’exposition présente également une performance quotidienne de quatre heures, durant laquelle les collaborateurs d’Anne Imhof déambulent dans l’espace du Palais de Tokyo dans une étrange procession, qu’elle fait varier en fonction de la masse de visiteurs présents. Les corps avancent, entrent en confrontation, s’écroulent, se soutiennent, dansent, crient, leurs mouvements se répondent, ils se mêlent à la foule qui les observe, contrôlent ses allers et venues.



Mardi soir, c’étaient les sons de DJ sets de LSDXOXO, Slim Soledad ou Hank Korsan et Joie Iacono qui résonnait dans le club Le Yoyo, au sous-sol du musée. Admiratif du travail d’Anne Imhof, Riccardo Tisci avait déjà collaboré avec elle pour son défilé printemps été 2021, pour lequel elle avait imaginé une performance dans une forêt anglaise, où les corps en mouvement symbolisaient la frontière entre réel et irréel, liberté et enfermement. A l’époque déjà, il évoquait son admiration pour cette artiste radicale, récompensée du Lion d’or à la Biennale de Venise en 2017, qui joue avec les tensions du monde et donne aux préoccupations de la jeunesse une résonance quasi religieuse. Un principe qui parle au directeur créatif de Burberry, qui depuis le début de sa carrière a su traduire par le vêtement l’attrait de la jeunesse pour une culture populaire tellement fédératrice qu’elle en devient presque sacrée.








All courtesy images of Burberry - Stephane Feugere